Deux soldats turcs tués dans un attentat du PKK
Reuters
Deux soldats turcs ont été tués et quatre blessés dans l\’explosion d\’une voiture piégée dans la nuit de samedi à dimanche sur une route près de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, a annoncé dimanche l\’armée turque.
Le communiqué de l\’armée impute cet attentat aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les autorités turques ont accentué cette semaine leurs opérations contre les militants kurdes, parallèlement aux frappes contre les djihadistes de l\’Etat islamique (EI).
Samedi, des avions de chasse turcs et des forces au sol ont visé des djihadistes de l\’EI en Syrie et des camps du PKK en Irak, Ankara voulant créer une "zone de sécurité" à ses frontières.
Ces raids fragilisent encore les discussions de paix entamées en 2012 avec les séparatistes du PKK pour tenter de mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts en trente ans.
Le PKK a estimé samedi que la trêve avec Ankara n\’avait "plus aucun sens" après les attaques de l\’aviation turque contre ses positions, qui ont fait selon le groupe kurde un mort et trois blessés.
La police turque a par ailleurs procédé à plusieurs centaines d\’arrestations dans les milieux de l\’opposition kurde et parmi les islamistes.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu s\’est entretenu samedi soir par téléphone avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, des opérations militaires menées par son pays.
Lors de cet entretien, Ban Ki-moon a apporté son soutien à la Turquie dans la lutte contre le terrorisme, ont fait savoir les services du Premier ministre.
Ahmet Davutoglu a également eu dimanche une conversation téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Celle-ci a souligné que son pays soutenait Ankara dans sa lutte contre l\’extrémisme mais elle a invité les autorités turques à faire preuve de mesure et à ne pas renoncer aux discussions de paix avec le PKK, a dit un porte-parole du gouvernement allemand.
La Turquie poursuivra ses opérations militaires tant qu\’elle se sentira menacée, a averti samedi Ahmet Davutoglu. "Ces opérations ne sont pas des opérations ponctuelles et continueront tant que des menaces viseront la Turquie", a-t-il dit.
Après avoir longtemps été réticente à s\’engager dans la lutte contre l\’EI, qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak, la Turquie a pour la première fois bombardé vendredi matin des positions du groupe fondamentaliste sunnite en Syrie.
Elle a aussi autorisé cette semaine les avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis à décoller de ses bases militaires pour procéder à des frappes contre l\’EI.
Ce changement de stratégie fait suite à l\’attentat suicide attribué à l\’EI qui a fait 32 morts lundi dernier à Suruç, dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière syrienne.
De nombreuses victimes de cet attentat étaient kurdes, ce qui a déclenché une vague de violences dans le Sud-Est turc, à majorité kurde. Les activistes kurdes accusent le président turc Recep Tayyip Erdogan et l\’AKP, le parti islamo-conservateur qu\’il a fondé, de soutenir secrètement l\’EI contre les Kurdes syriens, ce que réfute Ankara.
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